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Des fenêtres à l’ancienne très modernes

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Pour rénover ce manoir historique transformé en maison d’hôtes, le groupe Janneau et l’atelier Métivier ont conçu et mis en œuvre 29 menuiseries bois à l’ancienne qui permettent de sauvegarder le cachet de l’édifice tout en lui offrant des performances thermiques dignes du XXIe siècle.

par Adèle Cazier

Situé au cœur de Saumur, le manoir Plessis-Bellevue est un édifice historique du XVIIIe siècle en pierre de tuffeau récemment réhabilité en demeure privée. Ancien logis du docteur Émile Léon Allix, médecin particulier et ami de Victor Hugo, cette bâtisse deviendra l’un des lieux de villégiature préférés de l’auteur de Notre-Dame de Paris. Une porte en bois, cadeau de l’écrivain, subsiste d’ailleurs encore aujourd’hui. Au fil des années et des rénovations, le manoir a subi de nombreuses transformations pour finalement devenir une maison d’hôtes accueillant une clientèle venue découvrir les châteaux de la Loire. Soucieux de conserver l’âme historique de la maison tout en y apportant «une touche de modernité», les propriétaires actuels ont fait le choix de matériaux et de produits haut de gammepour la rénovation de leurs menuiseries : «Nous voulions remettre au goût du jour cette demeure dans un style plus contemporain. Pour des raisons énergétiques et esthétiques, il était nécessaire de rénover les fenêtres de la maison. Nous souhaitions à tout prix conserver le charme des petits carreaux, qui s’inscrivent parfaitement dans l’histoire du manoir. C’est sur les conseils de notre artisan, l’atelier Métivier, que nous avons fait appel au groupe Janneau pour mener à bien cette rénovation sur mesure.

 

Conserver l’esprit des lieux 

Sur ce chantier d’exception, trois mois de travail ont été nécessaires pour concevoir, fabriquer et mettre en œuvre les 29 menuiseries. Les propriétaires, en concertation avec les artisans-menuisiers du groupe Janneau et conformément aux recommandations des architectes des Bâtiments de France, ont opté pour des menuiseries bois de la gamme Patrimoine. Performantes sur le plan thermique comme sur le plan acoustique (voir Zoom ci-dessous), elles possèdent un design en accord avec l’esthétique du lieu. Et pour accentuer l’esprit historique du bâtiment, des espagnolettes de style XVIIIe siècle signées par le groupe Janneau, issues d’une conception artisanale et réalisées à la main en fer forgé dans le respect de la tradition, ont été posées sur certaines menuiseries. Un bel exemple de rénovation sur mesure, qui a su allier savamment tradition et modernité.

 

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Une maison bien isolée dans le massif du Vercors

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Située dans un nouveau quartier de Lans-en-Vercors (38), au cœur du parc naturel régional, cette maison s’intègre parfaitement dans son environnement grâce à l’utilisation du bois en structure et pour l’isolation. Découverte.

par Adèle Cazier

À quelques encablures de Grenoble, la commune de Lans-en-Vercors connaît depuis plusieurs années une forte demande en logements due à l’arrivée de nouveaux habitants séduits par le cadre du parc naturel régional du Vercors et les Préalpes. Pour faire face à cet afflux de population, la commune a lancé la construction d’un nouveau quartier dans le centre isolation du village, composé d’un ensemble résidentiel de 29 appartements et de cinq maisons individuelles, dont une en ossature bois. Conçue et mise en œuvre par l’entreprise iséroise NC Solutions Bois, spécialisée dans l’ossature bois, elle reprend les principes des maisons traditionnelles de la région avec sa toiture à deux versants et sa façade bardée de bois. Présent à l’intérieur comme à l’extérieur de cette habitation de 120 m2 en R+ 1, le bois a été largement utilisé pour ses propriétés naturelles, sachant que la maîtrise d’ouvrage souhaitait une construction «écologique et saine» répondant aux exigences de la RT 2012.

 

Une isolation en béton …

Autre impératif avant d’attaquer le chantier: prévoir une isolation capable de supporter les variations de températures importantes de ce village situé à 1000 mètres d’altitude. Là encore le bois aété privilégié avec la mise en œuvre de panneaux isolants souples en fibres de bois fournis par l’entreprise Gutex. Certifiés Acermi et Keymark, ces panneaux Thermoflex affichent une faible conductivité thermique (0,036 W/mK) et protègent aussi bien du froid hivernal que des fortes chaleurs. Pour obtenir une isolation sur mesure, les ossatures des façades ont reçu des panneaux de 160 mm d’épaisseur, tandis que 220 mm ont été nécessaires pour réaliser l’isolation entre les chevrons. Une fois l’isolation de la charpente terminée, place à l’habillage des murs extérieurs et de la toiture, isolés à l’aide du panneau Omnitherm. Résistant à la compression, ce panneau en fibres de bois d’une épaisseur de 60 mm a également été utilisé comme système d’ITE sur la façade et comme panneau de sous-toiture, assurant une isolation rapide de l’enveloppe du bâtiment.

 

…Pour un confort optimal  

Facile à mettre en œuvre, il permet également de créer diverses options de configuration au niveau des façades. Ainsi, la maison possède trois façades ventilées revêtues d’un bardage en mélèze non traité et, côté sud, un système d’ITE recouvert d’enduit, conformément aux prescriptions des services d’urbanisme locaux. Sans oublier une couverture résistante aux intempéries, la neige et la glace n’ayant pas de prise sur le toit. Grâce à cette enveloppe bien isolée, couplée à des menuiseries triple vitrage, cette maison de plus de 100 m2 ne requiert que peu de chauffage. Un poêle à granulés installé au rez-de-chausssée suffit pour chauffer l’ensemble des pièces pour des hivers bien au chaud.

 

FICHE CHANTIER

Projet: Maison individuelle à Lans-en-Vercors (38).
Maîtrise d’ouvrage: privé.
Planification et construction bois: NC Solutions Bois.
Isolation: Gutex (panneaux Thermoflex et Omnitherm).
Livraison: Mai 2020

 

 

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Fenêtre sur un marché dynamique

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Une nouvelle étude sur le marché de la fenêtre en France en 2019 vient de paraître. Réalisée pour la première fois par le cabinet P&P, elle met en lumière une légère croissance du marché, portée par le dynamisme de la menuiserie aluminium, tandis que le bois reste en embuscade.

Si les menuiseries extérieures en bois ont moins la cote que celles en aluminium ou en PVC, l’utilisation de bois locaux, en revanche, augmente.

par Adèle Cazier

L’aluminium et le bois toujours en croissance

Avec plus de 10 millions de fenêtres vendues dans l’Hexagone en 2019, le marché de la menuiserie exté- rieure enregistre une légère croissance (en volume) par rapport à 2017. Si le PVC conserve sa première place avec 59,7 % de parts de marché (-1,2 % par rapport à 2017), c’est bel est bien l’aluminium qui sort vainqueur de cette nouvelle étude. Très prisé depuis plusieurs années, il représente désormais 29,9 % des fenêtres commercialisées en France et fait un bond de plus de 7 % par rapport à 2017. Quant au bois, tou- jours sur la troisième marche du podium, il poursuit son développement pour atteindre 8,5 % des parts de marché (+5,3 % par rapport à 2017). Du côté des autres matériaux, le bois-aluminium (1,6 %) et l’acier (0,2 %) restent marginaux et perdent tous les deux des parts de marché. En valeur, la croissance du mar- ché est bien plus conséquente puisqu’elle s’établit à 8,7 % et, pour la première fois, la part de l’aluminium dépasse celle du PVC avec respectivement 43,9 % et 41,5 %. Le bois progresse également avec 11,7 % de PDM, soit + 10,3 %. (Voir carte ci-dessous)

Les fenêtres bois, un savoir-faire artisanal

Si les menuiseries aluminium et PVC sont principa- lement produites par des industriels, les fenêtres bois restent l’apanage des petits fabricants. Toujours plébiscitée, la fabrication régionale-artisanale-locale (RAL) poursuit sa croissance pour atteindre 68,6 % de parts de marché en 2019, soit 7,2 % de plus qu’en 2017, loin derrière la fabrication industrielle-nationale (IN) qui s’établit à 27,1 %.

Le retour des bois locaux

Principalement de conception artisanale, la fenêtre bois fait aujourd’hui la part belle aux essences locales ou tempérées. Si, en 2010, les bois tropicaux dominaient largement le marché de la menuiserie extérieure avec 63 % des fenêtres produites dans l’Hexagone, aujourd’hui moins d’une fenêtre sur deux est réalisée en bois exotique (46,9 %). Une aubaine pour les essences locales qui voient leur part de marché augmenter : les feuillus, qui ne représentaient plus que 15 % du marché de la fenêtre bois en 2015, reviennent à leur niveau de 2010 avec 22 %. Après un pic à 35 % en 2017, les résineux reculent légèrement (31,5 %) mais restent incontournables sur le marché.

Toujours plus de produits finis en atelier

Autre grande évolution de la menuiserie bois, la finition en atelier, qui assure des produits de qualité livrés finis sur les chantiers. En 2010, moins d’une fenêtre sur trois recevait une finition en atelier (31,2 %). Moins de dix ans plus tard, les proportions se sont inversées avec 68,8 % des produits finis en atelier ou en usine en 2019. Concernant le type de finitions, les produits transparents reculent légèrement (27 %) au profit des produits opaques qui culminent à 77,7 %. La bicoloration, encore trop onéreuse, reste anecdotique et ne pourra pas se développer tant que sa production ne sera pas automatisée.

L’import toujours présent

Tous matériaux confondus, l’import représente désormais 1 101 000 châssis, soit 11 % des ventes réalisées dans l’Hexagone en 2019. Le PVC totalise à lui seul 974000 châssis, soit 88,5 % des fenêtres

importées (+ 1,9 % par rapport à 2017) en provenance de Pologne (62 %), de Roumanie et de République tchèque. En 2019, la croissance de l’import est sur- tout portée par l’aluminium (7,1 % des châssis impor- tés) avec + 33 % par rapport à 2017. Le bois enregistre aussi une forte progression avec 4,3 % de châssis importés (27 % de plus qu’en 2017), pour la plupart en provenance des pays frontaliers (66,7 %) et d’Europe centrale. En France, ces produits sont principalement mis en œuvre dans les régions frontalières, dont le Grand-Est qui concentre à lui seul 31,8 % des pro- duits importés. Une progression des importations qui concerne aussi la menuiserie mixte, dont 5,7 % des produits proviennent de l’étranger et notamment d’Autriche ou d’Europe du Sud qui proposent des produits haut de gamme. Sachant que 53,3 % de ces produits seront mis en œuvre dans le Grand-Est et en région AuRA. (Voir carte ci-dessous)

Encore une belle marge de progression pour les labels et certifications

Concernant le taux de certification NF, on observe de nombreuses disparités selon les matériaux. Les produits PVC et mixtes sont majoritairement certifiés (55 % et 51,9 %), contrairement au bois avec seulement 7,5 % de fenêtres NF en 2019 (contre 17 % en 2017). L’aluminium se classe au milieu du tableau avec 22,3 % de produits certifiés. Concernant le taux de labellisation, les proportions s’inversent. Pour le PVC, la labellisation QualiPVC reste anecdotique avec 0,4 % de produits concernés. Pour l’alu- minium, un peu moins de 10 % des produits sont labellisés Fenêtre Alu. Pour le bois, les chiffres sont un peu meilleurs avec 15,8 % des fenêtres labellisées Menuiseries 21 [contre 20 % en 2017, NDLR]. La marge de progression reste donc conséquente.

Méthodologie

Pour cette nouvelle étude commanditée par les organisations professionnelles UMB-FFB, SNFA
et UFME, le cabinet P&P s’est entretenu avec
147 dirigeants industriels et 911 dirigeants de sociétés de pose entre mars 2020 et juillet 2020. Objectif : disposer de chiffres précis et détaillés sur le marché, des caractéristiques techniques des fenêtres vendues en 2019, et établir des prévisions pour 2020. Il est cependant à noter que la part du bois dans
les précédentes études (autour de 10 %) semble avoir été surestimée d’environ 2 points depuis 2000 et
a donc été recalculée avec de nouveaux indicateurs.

Chiffres clés et tendances de la fenêtre bois

• 2 881 fabricants de produits bois, dont la moitié en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et AuRA.
• 289 fabricants de produits mixtes, dont 209 dans la moitié est de la France.
• 23,8 % des châssis bois sont destinés au marché du neuf et 76,2 % pour la rénovation (dont 70,6 % pour le logement
et 5,6 % hors logement).
• Circuit de distribution des châssis bois : 42,3 % en fabrication et pose, 28,7 % en fourniture à des entreprises de travaux, 16 % en fourniture seule à des groupements et réseaux.
• Gammes de menuiseries bois : 13 % de fenêtres bois à l’ancienne et 87 % de gammes contemporaines.
• Types d’ouvertures des menuiseries bois : 3,9 % de coulissants, 57,2 % d’OF et 22,9 % d’OB sur les menuiseries à frappe, et 15 % de menuiseries fixes.
• Performances thermiques des fenêtres bois : 10 % des produits ont un Uw < 1,4 (82 % pour le PVC) ; 64,7 % des produits ont un Uw entre 1,4 et 1,6 ; et 25,2 % ont un Uw > à 1,6.

 

 

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Bois et béton pour le lycée de Gignac

Inauguré à la rentrée 2020, le lycée Simone-Veil de Gignac (34) accueille aujourd’hui quelque 1 100 élèves dans des locaux flambant neufs associant bois et béton. Une réalisation menée dans les meilleurs délais par des entreprises locales.

par Adèle Cazier

Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Montpellier, la com- mune de Gignac avait grand besoin d’un nouveau lycée. Comme dans l’en- semble du département de l’Hérault, l’arrivée de nouveaux habitants entraîne depuis une vingtaine d’années la saturation des établissements scolaires. En 2016, la Région décide donc d’y implanter, sur un ancien terrain agricole de sept hectares, un nouveau complexe scolaire capable d’accueillir plus de 1000 élèves. Démarrés début 2019, les tra- vaux sont aujourd’hui achevés et se sont déroulés sans encombre, à l’exception de six semaines d’arrêt lors du premier confinement. Imaginé par le cabinet Hellin-Sebbag Architectes associés, cet établisse- ment réalisé en conception parasismique, conformément aux exigences de l’Eurocode 8, comprend quatre bâtiments en structure bois disposés autour d’une cour centrale : deux bâtiments d’enseignement en R+2 orientés nord-sud accueillant 34 salles de classe, un CDI en R+1 et un bâtiment de plain-pied pour la restauration.

Le bois sous toutes ses formes

Conçus sur le même principe, les deux bâtiments d’enseignement disposent d’un rez-de-chaussée en structure béton (dalle et voiles), surmonté de deux niveaux en structure bois composés de planchers en panneaux de CLT sept plis de 16 m de large – ce qui correspond à la largeur du bâtiment, assurant ainsi la rapidité de mise en œuvre –, d’une structure poteaux-poutres pour les travées centrales, et de murs à ossature bois en façade. Le tout réalisé par des entreprises régionales, avec de la part de la maîtrise d’ouvrage la volonté de mettre le bois à l’honneur. Entre ces deux bâtiments, le CDI et le réfectoire bénéficient d’une conception un peu différente avec un RDC béton, un R + 1 en structure bois (uniquement pour le CDI), et une charpente courbe en lamellé- collé rappelant les collines environnantes.

Énergie maîtrisée

Largement présent en structure ainsi que pour les revêtements intérieurs (faux plafonds acoustiques, sols des coursives…), le bois cède sa place à la terre cuite qui revêt l’ensemble des façades. Peu énergivores, les bâtiments sont isolés par l’extérieur à l’aide de 250 mm de laine de roche. Au niveau de la consommation énergétique, le soin apporté à l’orientation des différents espaces, couplé à la mise en œuvre de panneaux photovoltaïques sur le toit des deux bâtiments en R+2, de brise-soleils sur les menuiseries aluminium et d’auvents en façade est, assure une consommation maîtrisée conformément aux exigences du label Bepos.

Enfin, le recours aux matériaux naturels et biosourcés permet d’atteindre le niveau E4-C1 pour des bâtiments sains et performants, qui témoignent du savoir-faire des entreprises locales.

FICHE CHANTIER

Financement: Région Occitanie.
Maîtrise d’ouvrage: agence régionale Aménagement Construction Occitanie. Maîtrise d’œuvre: Hellin-Sebbag Architectes associés.
Entreprises: SAS Pistres, Environnement Bois, Structure Bois Couverture.
Bureaux d’études: Terrel (structure)
et Altéabois.

Volumes de bois mis en œuvre

  • Murs ossature bois : 330 m2 de bois local en provenance de la haute Lozère.
  • CLT : 1 330 m3 pour les planchers et les refends des bâtiments d’enseignement. Mise en œuvre : 600 m2 par jour par 4 personnes
  • Lamellé-collé : 335 m3 pour la charpente de la cafétéria et du CDI.

    LVL : 133m2 pour les contreventements de la cafétéria et du CDI.

 

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Le CLT en pente douce

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Les six classes de l’école maternelle en cours de construction dans le XIIIe arrondissement de Paris sont portées
par des panneaux CLT-KLH. En toiture-terrasse, ces panneaux sont posés à pente nulle : c’est l’isolation thermique
en plaques de verre cellulaire qui intègre la pente de 3 %.

C ’est au cœur du XIIIe arrondisse- ment, au niveau du 90, boulevard Vincent­Auriol, que prend actuellement forme une école qui ouvrira ses portes à la rentrée de septembre 2019. « Nous avons travaillé de concert avec la mairie de l’arrondissement, qui met en place une trame verte dans le quartier. Sur cet îlot végétal se dressait une autre école maternelle en béton pré- fabriqué datant des années 1950, agrandie vingt ans plus tard par un autre préfabriqué posé au sommet d’un talus, face au métro

aérien. La mairie a lancé une opé- ration de logements et une école au même emplacement, un pro- jet urbain dense qui exigeait une réflexion importante sur la biodi- versité des espaces », explique Sarah Cardo, de LA Architectures, l’un des maîtres d’œuvre de ce chantier. « Le processus particiatif instauré par la mairie a abouti à une fiche de lot très précise pour l’école maternelle, orga- nisant sur cette parcelle poly- morphe l’implantation de la cour sur rue, d’un bâtiment en cœur d’îlot, des relations avec les loge- ments existants et à construire, ainsi que des continuités végé- tales dans lesquelles devait s’ins- crire l’école », poursuit­elle. Il s’agissait donc pour les maîtres d’œuvre, LA Architectures et Atelier Desmichelle Architecture, de répondre à la fois aux résul- tats de la concertation menée avec les habitants du quartier et aux exigences environnemen- tales présentes dans le cahier des charges, à savoir « porosité, continuité végétale visuelle et physique, expression et support d’une réelle biodiversité servant le projet et au­delà. La mairie

nous a demandé une certification HQE ; nous avons proposé de nous inscrire également dans une démarche PassivHaus Base pour milieu urbain », précise Sarah Cardo.

Articulation par la toiture

Cette gageure a notamment pu être relevée grâce aux toitures­ terrasses de 680 m2 qui per- mettent d’articuler l’ensemble. « Nous avions une contrainte majeure : celle de la hauteur du bâtiment, qui était restreinte. Du coup, nous avons imaginé une école qui serait comme une balade, où les toitures ­terrasses jouent un rôle de vecteur et d’équilibre visuel », note Sarah Cardo. Chaque toiture sera plan- tée en gradation avec une densité végétale différente : épaisse et dense sur le rez­ de ­chaussée,

plus basse en étages. « Une première toiture sert exclusivement d’agrément visuel. Elle n’est pas accessible aux enfants. Les deux autres sont accessibles et visibles en R+1 et R+2. » La spécificité de ces toitures ­terrasses découle du fait que les éléments porteurs, des panneaux CLT­KLH de Lignatec sur lesquels elles reposent, ont été posés en pente nulle. « Le DTU impose une pente de 3 % pour l’écoulement des eaux pluviales. Au niveau de la conception, de la fabrication et de la pose des panneaux de CLT, cela complique considérablement la donne. Une difficulté que nous avons contour- née grâce à l’isolation thermique en plaques de verre cellulaire Foamglass Tapered T3+ (lire l’encadré : Un matériau incombustible), qui intègrent la pente voulue de 3 % et qui sont beaucoup plus simples à tailler, à manipuler et à poser », conclut-­elle.

Une conception avantageuse…

Ce système innovant de toiture­ terrasse est couvert par une enquête technique nouvelle (ETN) établie par SAS Alpha Contrôle, spécialiste du contrôle technique dans le domaine du bâtiment. Les plaques d’isolation, en verre cellulaire Foamglass Tapered à pente intégrée, sont mises en œuvre sur les éléments porteurs KLH par collage au bitume chaud modifié, après application d’une membrane bitumeuse soudée en adhérence sur le KLH qui fait interface entre l’isolant et le CLT. Puis l’isolant Foamglass est cou- vert d’une couche d’étanchéité bicouche ou monocouche bénéficiant d’un agrément technique. Les avantages de ce système sont nombreux : la sous­face du panneau CLT­KLH, horizon- tale, rend le taillage et la mise en œuvre beaucoup plus simples, et il permet un gain appréciable de volume intérieur.

« Ce n’est pas la première fois que Lignatec et Foamglass s’associent pour proposer cette composi- tion », explique Gilles Mugnier, responsable de Foamglass en Île ­de ­France. Ce matériau a notamment été utilisé pour réa- liser les 1450 m2 de toiture du gymnase Jean­Franco à Saint­ Étienne­ de­ Tinée (06) en 2006, ou encore la toiture de 6800 m2 du parc aquatique Aqualagon (Villages Nature 77). « Ces col- laborations précédentes nous ont permis de proposer le sys- tème à LA Architectures et Atelier Desmichelle Architecture pour les 680 m2 de toiture de cette école maternelle », poursuit Gilles Mugnier.

… et un faible impact environnemental

Ce sont très logiquement des matériaux à faible impact environnemental qui ont été choisis pour le chantier. « Les fondations sont en béton, le plancher en CLT­ KLH, les murs en ossature bois. La paille a été utilisée comme

isolant; les menuiseries sont en triple vitrage, les briques 100 % argile et le bardage en mélèze », précise Corentin Desmichelle, architecte associé. Du fait des formes complexes du bâtiment, la mise en œuvre, très technique, fait appel à différentes méthodes constructives. L’entreprise Goubie, charpenterie fabricante de lamellé-collé, de fermettes, de char- pentes traditionnelles et d’ossature bois depuis soixante ans, en a été chargée. « Le maître d’ouvrage Semapa [Urbaine des travaux] nous a donné cinq mois pour préparer le projet en amont, ce qui est une aubaine, explique Cyril Goubie, directeur général de Goubie. Nous y avons consacré 10 500 heures, puis nous avons livré les panneaux prédécoupés sur le chantier au rythme d’un camion par jour », ajoute­ t-­il. Au total, la construction de cette école aura nécessité 120 m3 de lamellé-collé, 2 000 m2 de CLT­ KLH et 600 m2 de panneaux d’ossature bois, sans compter les ferrures conçues par Goubie, pré- sentes sur la réalisation à hauteur de 39 tonnes.

Un matériau incombustible

Avec une conductivité thermique de 0,036 W/m.K, le Foamglass Tapered T3+ est quasiment incombustible. Composé de cellules de verre entièrement fermées, il présente également une performance thermique qui ne se dégrade pas
dans le temps. Il est par ailleurs très résistant à la compression, sans tassement, ce qui lui permet de garantir des pentes durables. L’isolant vient d’obtenir
un nouvel avis technique garantissant précisément cette durabilité aux maîtres d’œuvre et d’ouvrage.